Annoncée avec force à la fin du mouvement social d’envergure créé par le recul de l’âge de la retraite, la Conférence sociale s’est tenue au CESE le 16 octobre dernier. Elle réunissait pour l’occasion les représentants des employeurs et des salariés :
- pour les organisations syndicales, la CFDT, la CGT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, l’Unsa et Solidaire ;
- pour les organisations patronales, le Medef, l’U2P, la CPME, la FNSEA, l’Udes et la Fesac.
Cette conférence intervient, faut-il le souligner, dans un contexte particulier, celui de l’adoption le 10 mai dernier de la Directive 2023/970 traitant de la transparence de la rémunération et de sa transposition annoncée. Les nouvelles règles européennes s’appliqueront en effet à compter du 7 juin 2026.
Une journée spéciale a donc été organisée pour évoquer des questions aussi importantes que le niveau des rémunérations (bas salaires), le déroulement des carrières (grilles de classification), l’emploi ou l’égalité professionnelle.
Plus précisément, quatre groupes de travail ont été institués pour se pencher sur des thématiques précises :
1. L'amélioration du pouvoir d’achat et des carrières par la négociation collective.
2. L'amélioration des salaires (lutte contre les temps partiels subis et les contrats courts notamment).
3. L'évaluation de l’impact des cotisations et des prestations sociales sur les revenus.
4. Légalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Mais même la répartition des interlocuteurs concernés en 4 ateliers distincts et la qualité des intervenants extérieurs n’auront pas suffi à masquer la pauvreté des débats sur des sujets aussi fondamentaux (juste le temps d’un après-midi).
Il suffit pour s’en convaincre de comparer le contenu de la conférence sociale avec la profondeur et la qualité des échanges du colloque organisé en mai dernier sur le travail dans les murs du même CESE.
Et cela sans compter que chacun des participants est arrivé à la réunion avec ses propres priorités, donc avec des objectifs disparates, sinon opposés. Les buts des syndicats allaient de l’augmentation du Smic (CGT) à la suppression de la taxe sur les salaires (UDES), à l'introduction d'un écart maximal de rémunération en passant par l’abandon du versement mobilité assis sur les salaires (Medef).
Sans compter, faut-il le rappeler , que la Conférence sociale n’a jamais eu vocation à connaître des problèmes de rémunération de toute une partie des travailleurs français (à savoir les agents publics).
Au final
La Première ministre a annoncé la création d’un Haut Conseil des rémunérations, l’ouverture d’une concertation sur le congé parental et sa volonté de sanctionner les branches n'actualisant pas les grilles salariales.
La CFDT s’est félicitée du travail accompli : avoir obtenu la promesse du chef du gouvernement de transposer plus rapidement un texte européen (dans tous les cas applicable à partir de 2026), de remanier l’index égalité Femmes-Hommes et de s’emparer de la question du partage de la parentalité. Avant que la Confédération déclare plus sobrement ne considérer cette journée que comme une étape avant de rappeler sa volonté de voir dans un avenir proche clarifier et conditionner les exonérations de cotisations sociales.
Quant à La CGT, elle regrette que le stade des paroles n’ait pas été dépassé, les discours ne débouchant dans les faits sur aucune mesure concrète.
En ces temps difficiles et bouleversés, il nous sera ici permis de poser une question malicieuse.
Ce 16 octobre, nous a-t-il été donné d’assister à une Conférence sociale ou bien plutôt à une conférence de presse généralisée ?
Ella ragain
Découvrez nos formations Qualiopi 100 % distanciel
Formation Gestionnaire de Paie à distance
Formation Secrétaire Assistant à distance
Formation Assistant RH à distance
Formation Secrétaire Comptable à distance